Ce qu’il faut savoir sur la nutrition et troubles cognitifs, dont la maladie d’Alzheimer
La maladie d’Alzheimer et les autres types de démence peuvent avoir des conséquences importantes sur la nutrition et l’alimentation. Bien s’alimenter est essentiel chez les personnes de tout âge, mais c’est d’autant plus le cas pour les personnes âgées, en particulier avec celles au prise avec des troubles cognitifs.
Voici 6 questions fréquentes, et leur réponse, portant sur la nutrition chez les personnes atteintes de troubles cognitifs :
1. Pourquoi est-il important de bien s’alimenter?
S’alimenter est un des besoins fondamentaux. Préparer ses repas et se nourrir font partie des activités de la vie domestique (AVD) et quotidienne (AVQ) nécessaires pour rester autonome. Une bonne alimentation est essentielle pour préserver le volume et la force des muscles. Sans apport suffisant, le corps entrera en mode de jeûne où les muscles servent de carburant. L’alimentation est aussi importante pour l’esprit. L’heure des repas est souvent un moment de socialisation important pour la santé mentale pour beaucoup d’entre nous.
2. Est-ce que les démences ont un impact sur l’appétit?
Oui. Certaines démences, comme la démence frontotemporale (variante comportementale), sont associées à des envies d’aliments plus sucrés et en plus grandes quantités qu’à l’habitude. Une perte d’odorat et de goût est présente chez les personnes atteintes de la démence à corps de Lewy et la maladie de Parkinson. Dans la maladie d’Alzheimer, l’appétit ne change pas de façon importante sauf lorsque la maladie est très avancée. Néanmoins, la préparation et la prise des repas peuvent devenir plus difficiles à cause des troubles cognitifs eux-mêmes.
3. Quelles sont les conséquences des troubles cognitifs sur la préparation et la prise des repas?
Les démences affectent la capacité des personnes à organiser leurs repas et à recevoir. C’est, pour certains, le premier signe d’une maladie de la mémoire. Lorsque la démence progresse, la personne atteinte peut avoir de plus en plus de difficultés à gérer son épicerie et à cuisiner des recettes compliquées. La capacité à cuisiner peut décliner progressivement au point où l’utilisation d’une cuisinière ou d’un micro-onde pour réchauffer ses aliments peut être hasardeuse. La personne atteinte peut aussi oublier de prendre ses trois repas. En cas de démence avancée, la capacité à se nourrir (même si la nourriture a été complètement préparée) s’installera.
4. Quand faut-il s’inquiéter pour l’alimentation d’un proche?
Il nous arrive tous d’oublier des aliments qui deviennent alors périmés. Néanmoins, si vous trouvez de très grandes quantités d’aliments périmés dans le réfrigérateur de votre proche, il faut se poser des questions. À l’autre extrême, si le frigo reste toujours vide à chaque visite ou s’il ne se vide jamais, cela peut être un autre signe. Un autre indice : votre proche mange avec grand appétit lorsque vous lui apportez de la nourriture, mais il ne semble pas manger le reste du temps.
Retenez surtout que si votre proche perd du poids (5-10% de son poids usuel en quelques mois), il faut tenter de comprendre si c’est parce qu’il s’alimente moins, et si oui pourquoi. Il faut aussi en parler avec un professionnel de la santé : la perte de poids pourrait être causée par d’autres maladies (comme le diabète, des cause abdominales, etc.).
5. Existe-t-il des aliments protecteurs pour l’Alzheimer? Des suppléments alimentaires ou diète particulière?
Non. Aucune étude scientifique n’a identifié qu’un aliment, un supplément ou une diète spécifique protègeraient contre la maladie d’Alzheimer ou les autres démences. Cependant, une alimentation variée et équilibrée telle que suggérée par le Guide alimentaire canadien est associé à une meilleure santé cardiovasculaire et générale, ce qui est aussi bénéfique pour le cerveau.
6. Que se passe-t-il lorsque la démence est très avancée?
En situation de démence sévère, une difficulté à avaler (aussi appelée dysphagie) peut s’installer. Certaines textures, comme des aliments nécessitant de mastiquer beaucoup, sont moins bien appréciées par les personnes atteintes. Il faut aussi savoir que la dysphagie en trouble cognitif avancé est associée avec des risques d’aspiration (une portion de la nourriture peut se retrouver dans les voies respiratoires) et donc de pneumonie d’aspiration. Il est alors important d’y porter attention et de prendre son temps lors des repas.
Si vous voulez en savoir plus sur la nutrition et l’Alzheimer, nous vous invitons à lire nos autres articles sur le sujet :
Trucs et astuces pour faciliter les repas en contexte d’Alzheimer.
Vous trouverez conseils (ou autre!).
Nous vous suggérons aussi d’en parler avec les professionnels de la santé de votre proche : bien s’alimenter est essentiel, qu’on souffre de trouble cognitif ou pas.