Comment diagnostique-t-on une démence?

Comment diagnostique-t-on une démence?

La démence est un mot qui fait peur. Comme on en connaît souvent trop peu sur le sujet, entendre ce mot fait souvent naître une grande anxiété. Ici, on démystifie les étapes de l’évaluation de la démence pour réduire, ne serait-ce qu’un peu, le stress qui y est associé.

Que l’on soit jeune ou âgé, quand on s’inquiète pour notre santé, une visite chez le médecin peut générer beaucoup d’anxiété. Et lorsqu’il est question d’une évaluation pour la mémoire, cette anxiété se transforme souvent en une grande réticence à consulter un médecin. Il est normal d’avoir peur de l’inconnu!

Cet article explique les principales étapes de l’évaluation des troubles cognitifs (c’est-à-dire des troubles du fonctionnement du cerveau). Nous espérons qu’en clarifiant un peu ses étapes, celle-ci sera moins stressante pour vous et vous encouragera à consulter votre médecin au besoin.

Lorsque vous rencontrerez le médecin, il complétera avec vous chacune de ces étapes en présence de l’un de vos proches (l’ordre précis peut varier selon les médecins) :

  1. Le questionnaire médical et cognitif
  2. L’examen physique médical et neurologique
  3. L’examen cognitif – souvent des tests sur papier
  4. Un bilan paraclinique – prises de sang et test d’imagerie
  5. Bilan supplémentaire selon la situation

Prenons les étapes une à fois :

1. Le questionnaire cognitif et médical

Le médecin vous posera des questions portant sur chacune des principales fonctions cognitives. Ces questions s’adressent autant à vous qu’à la personne qui vous accompagne. Le médecin vous questionnera notamment sur:

  • La mémoire : oublis, pertes d’objets, répétitions de questions, difficultés à retenir de la nouvelle information ou des événements significatifs récents
  • L’orientation : connaître la date, le mois, l’année, les lieux et reconnaître les gens
  • Le langage : difficultés à trouver des mots fréquents, à comprendre ou à s’exprimer
  • L’organisation et la planification : capacité à s’occuper de ses finances, à travailler et à planifier des tâches plus compliquées comme recevoir des proches par exemple
  • Le jugement : habileté à prendre des décisions adéquates
  • Le comportement et l’humeur

De plus, pour déterminer s’il y a une atteinte de votre fonctionnement à cause de troubles cognitifs, le médecin vous questionnera sur votre capacité à réaliser les activités de la vie quotidienne et domestique, comme cuisiner ou conduire. Celles-ci sont aussi connues par leurs acronymes : AVQ et AVD.

L’important est de s’attarder aux changements récents, c’est-à-dire des derniers mois ou des dernières années, et non pas à des difficultés que vous auriez depuis toujours!

Pour compléter cette première étape, le médecin vous demandera si vous avez des symptômes d’autres systèmes du corps (en particulier le système neurologique, mais aussi le cœur, le sommeil, la mobilité, etc.), car le fonctionnement du cerveau est relié au reste du corps. Il vérifiera aussi votre liste de médicaments.

2. L’examen physique médical et neurologique

Une fois le questionnaire complété, le médecin vous examinera à la recherche de signes qui pourraient expliquer ou contribuer aux pertes cognitives. Le médecin se concentrera notamment sur l’examen neurologique durant lequel vos forces, vos réflexes, votre tonus musculaire et votre démarche seront évalués.

3. L’examen cognitif

L’examen cognitif est probablement la partie qui inquiète le plus souvent les patients! Il n’a pourtant rien de sorcier : le médecin vous fera passer des tests standardisés qui évaluent votre cerveau, comme le MMSE (Mini-Mental State Examination) et le MoCA (Montreal Cognitive Assessment), deux tests dont le résultat maximal est de 30.

Ces tests ressemblent un peu aux tests d’école, mais examinent rigoureusement les multiples fonctions du cerveau (ex. orientation, calcul, mémoire). Le médecin peut aussi vous questionner sur des événements récents ou sur votre quotidien. Pour raffiner le diagnostic, l’évaluation cognitive peut être allongée avec un examen détaillé du langage et d’autres fonctions du cerveau.

4. Bilan paraclinique

Après avoir complété le questionnaire et l’examen, une prise de sang est habituellement demandée pour rechercher des anomalies, par exemple de la thyroïde ou des reins. Selon la situation, le médecin peut aussi prescrire un examen d’imagerie du cerveau pour en vérifier la structure (CT cérébral ou IRM cérébrale).

5. Bilans et tests supplémentaires

Dans certains cas, particulièrement si le diagnostic reste imprécis, des bilans et des examens supplémentaires peuvent être demandés pour compléter le tout. Parmi ceux-ci, on compte l’évaluation neuropsychologique complète, l’évaluation en ergothérapie ou par la travailleuse sociale. Parfois, un test d’imagerie plus avancée, comme le TEP-scan, est aussi prescrit.

Ce qu’il faut retenir

Évaluer le fonctionnement du cerveau est complexe, mais pas sorcier. L’évaluation des troubles cognitifs repose sur les cinq éléments ci-haut. La rencontre avec votre médecin peut durer entre une et deux heures. Contrairement à d’autres maladies, il n’y a pas de prise de sang ou de test d’imagerie permettant à elles seules de diagnostiquer une démence. Le médecin considère toujours le questionnaire, l’examen physique, l’examen cognitif et les bilans pour arriver à un diagnostic (ou non!) de démence et à en déterminer précisément la cause.

En vous aidant à prévoir ce qui vous attend, nous espérons que cet article diminuera votre incertitude et surtout votre inquiétude avant l’évaluation de votre cognition.

 

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