La prévention du suicide chez les aînés
Le suicide est un enjeu majeur de santé publique affectant tous les âges. D’après l’Association canadienne pour la prévention du suicide, plus de 10 personnes âgées de plus de 60 ans mettent fin à leur vie toutes les semaines. Les risques sont d’autant plus élevés chez les personnes âgées lorsqu’elles vivent une perte graduelle d’autonomie, de l’isolement social, la disparition d’un proche, le diagnostic d’une maladie débilitante et de la dépression. Les pensées suicidaires sont souvent le résultat d’une douleur émotionnelle accablante et peuvent être prévenues si elles sont bien adressées.
Que pouvez-vous faire pour protéger votre proche?
Il est important de consolider la capacité de résilience de votre proche. Être capable d’affronter l’adversité diminue le risque de développer des attitudes suicidaires. Des relations sociales régulières peuvent aider votre proche à être résilient. Participer à des activités de socialisation, entretenir un mode de vie sain et actif ou encore avoir un sentiment d’appartenance à certains groupes d’individus sont des solutions pour avoir la capacité de se remettre de ses émotions rapidement, même après avoir rencontré des obstacles importants dans sa vie personnelle.
Comment pouvez-vous savoir que votre proche est à risque de suicide?
En tant que proche aidant, perdre un être cher est inquiétant. Souvent, les personnes qui pensent au suicide ont tendance à exprimer leur mal de vivre directement ou à travers des signes avant-coureurs qui peuvent être décelés à temps. Une personne âgée est particulièrement à risque de suicide lorsqu’elle a des troubles de santé mentale, un antécédent d’actions ou de pensées suicidaires, un plan ou un désir pour la mort, des problèmes de santé limitant son autonomie, de la douleur émotionnelle ou encore lorsqu’elle vit des bouleversements psychologiques et sociaux. L’organisation American Association of Suicidology a développé une liste de signes annonciateurs du suicide que vous pouvez facilement vous rappeler grâce au moyen mnémotechnique (en anglais) IS PATH WARM.
Note : Bien que le contenu demeure le même, l’ordre des signes précurseurs du suicide a été changé pour les adapter en français.
Dans la version originale, la lettre «S» correspond à «Substance Abuse» et la lettre «T» à «Trapped».
La lettre «H» représente «Hopelessness» alors que la lettre «M» est associée à «Mood Changes».
Les signes prémonitoires du suicide doivent être pris au sérieux, surtout chez les personnes âgées. En effet, les aînés suicidaires ont recours à des méthodes hautement mortelles comparativement au reste de la population.
Quels sont les troubles mentaux associés à un taux de suicide plus élevé?
D’après les statistiques, les personnes âgées atteintes de dépression, de troubles de la personnalité, de troubles de l’humeur comme la bipolarité ou de troubles psychotiques comme la schizophrénie ont un taux de suicide élevé. Plus votre proche a de troubles mentaux, plus il est à risque d’une tentative de suicide. Il est nécessaire de bien épauler les personnes ayant de tels troubles.
Que pouvez-vous faire lorsque vous apprenez que votre proche a des inclinations suicidaires?
Il existe plusieurs ressources pour soutenir les personnes aux prises avec des idées noires.
Si vous pensez que votre proche a des pensées suicidaires, vous pouvez chercher de l’aide en consultant votre médecin de famille ou une clinique de soins d’urgence, un prestataire de soins en santé mentale (comme un psychologue, un psychiatre, un travailleur social ou une infirmière psychiatrique) ou à la ligne téléphonique nationale 1-866-APPELLE (277-3553) qui acheminera votre appel au centre québécois de prévention du suicide de votre région.
Si votre proche menace de se faire mal, cherche des moyens pour mettre fin à ses jours ou a écrit une note suicidaire, vous devez chercher de l’aide immédiatement (en appelant le 911) sans le laisser seul. Vous devez rester avec votre proche jusqu’à ce que les prestataires de soins arrivent.
Dès que votre proche semble présenter des signes suicidaires, il est recommandé d’en parler avec un professionnel de la santé comme un psychologue ou un médecin pour des conseils adaptés et un suivi médical.