Comment gérer les défis des symptômes comportementaux et psychologiques de la démence (SCPD)
Si votre proche est atteint d’une démence et qu’il a des comportements inhabituels, il se peut qu’il ait ce qu’on appelle des symptômes comportementaux et psychologiques de la démence (SCPD). Des exemples de SCPD sont l’apathie (une grande indifférence constante), l’agitation, l’agressivité, l’anxiété et la dépression, des vocalisations répétées, des délires ou des hallucinations.
Faire face régulièrement à ces symptômes est un grand défi. Cela explique pourquoi les SCPD sont une des causes principales de relocalisation en résidence supervisée. Cependant, si les proches parviennent à mieux gérer les SCPD, il devient plus facile d’assurer un maintien à domicile.
Pour vous aider à affronter les SCPD, voici une liste de stratégies qui peuvent améliorer votre quotidien et celui de votre proche :
1. Rechercher s’il y a une source d’inconfort physique
La démence peut affecter la capacité à bien communiquer. Parfois, les SCPD sont la manifestation d’un inconfort physique (douleur, constipation, autres débalancements). En trouvant la source, vous diminuerez souvent les SCPD.
2. Vérifier s’il y a eu un changement récent de médicament
Les personnes âgées sont particulièrement sensibles aux médicaments. Un nouveau médicament ou une prise erronée pourraient expliquer un changement de comportement important.
3. Créer et maintenir un environnement familier et sécurisant
Lorsque l’on est atteint d’une démence, il devient plus difficile de bien percevoir notre environnement. Par exemple, si votre proche se sent menacé (à tort ou à raison), il aura plus de chance de devenir agité, de s’inquiéter ou de mal interpréter ce qui se passe autour de lui. Assurez-vous donc de maintenir un environnement sécurisant et de bien ajuster les lunettes et les appareils auditifs.
4. Développer des routines
Il est facile de se sentir dépassé lorsque notre cerveau nous joue des tours. Développer des routines et un horaire régulier d’une journée à l’autre augmente le sentiment de contrôle et peut diminuer certains SCPD. Rendre le réveil, les repas, les activités et le sommeil prévisibles pour votre proche pourra lui faciliter la vie. Évitez des changements subits autant que possible.
5. Adopter des techniques de communication adaptée à la démence
Il est essentiel d’adopter des techniques de communication qui favorisent la compréhension de votre proche. Voici des stratégies efficaces:
- Valider les sentiments ressentis par votre proche, sans nécessairement confirmer ou renforcer ses croyances
- Maintenir un bon contact visuel et rassurer votre proche autant par vos propos que par votre ton
- Éviter de réprimander, de menacer ou de pointer du doigt
- Ne pas contredire directement votre proche
6. Distraire et rediriger l’attention vers une activité habituellement appréciée
Comme il vaut mieux éviter de contredire directement votre proche, une bonne astuce est de porter son attention sur quelque chose d’autre qui n’est pas aussi dérangeant pour lui ni pour vous.
Il n’y a pas de recette miracle pour identifier ces activités, mais celles que votre proche aimait par le passé est un excellent point de départ. Autrement, des activités comme l’écoute de musique, l’exercice (ex. marche), un massage, ou la zoothérapie ont démontré des bienfaits en recherche. Notez qu’il n’est pas nécessaire d’attendre la survenue de SCPD pour intégrer ces activités dans le quotidien de votre proche.
Par ailleurs, certains médicaments peuvent également aider à faire face aux SCPD. Il est important d’en parler au médecin de votre proche si vous pensez que cette option peut être utile.
Face à ces symptômes très dérangeant, il n’y a malheureusement pas de stratégie qui fonctionne pour tous et à tout coup. Chaque personne reste unique, qu’elle soit atteinte de démence ou non. Avec le temps, vous deviendrez expert à identifier les bonnes stratégies pour chaque circonstance, sachant qu’elles peuvent changer avec l’évolution de la démence. Faites-vous confiance, vous connaissez bien votre proche.